Auprès des Freescale

Publié le par Rémi Demersseman-Pradel

Je me suis rendu avec un ami, dimanche soir dernier, auprès des Freescale en grève devant leur site de production de Toulouse. Nous y avons rencontré un groupe important (une quarantaine) de salariés sereins mais appréciant fortement de recevoir un soutien extérieur. Une seule banderole syndicale, aucune politique. Pas de badges non-plus. Pas de présence ostentatoire d'un syndicat ou parti, donc. Plusieurs nous ont d'ailleurs indiqué ne pas être syndiqués.

Un groupe sachant ce qu'il veut, et fort du soutien de 80% du personnel de la production. Respectueux de leur direction France, sachant bien que ceux-ci n'ont de prise que sur la partie de l'enveloppe financière dédiée à la fermeture du site. Que tout se joue aux US. Pas de moqueries gratuites, pas de railleries. Des ouvriers posés, intelligents, organisés, qui savent ce qu'ils veulent.

Ils se sont longuement renseignés sur les sociétés au sein desquelles des propositions de reclassement ont été faites et ont demandé à ce que toute organisation syndicale et CE d'entreprises en difficultés les aide via l'apposition de banderoles à leurs côtés, pour démontrer à la direction qu'ils sont soutenus. Ils ont sincèrement apprécié le soutien de deux de leurs concitoyens. Ils ont indiqué que les élus "font leur boulot lorsqu'on les sollicite, mais ne peuvent pas grand chose, tout se décide aux US".

Ils indiquent que seule une cinquantaine de salariés a été formée sur 1300, des demandes de formation ont même été refusé au titre que leur départ perturberait la chaine de fabrication. Ils nous ont précisé que Freescale dégage énormément de bénéfice, qu’ils ont perçus en début d’année pour le seul premier trimestre 2009, une prime de rentabilité qui se trouve être entre 250 et 500 euro par personne. A ce jour ils demande a leur direction de rouvrir des négociations (elles ont cesser début aout) car comme ils ne peuvent partir en formation pour la plupart ils demande que leur direction mette la main a la poche. Ils apprécieront une nouvelle présence à venir.

Il me semblait important de témoigner de cette lutte entre des salariés qui s'estiment lésés, une direction France qui s'efforce de leur obtenir le meilleur "sort" possible, et une direction US dont on peut craindre des décisions intransigeantes.

Publié dans Plaisance du Touch

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